documents à consulter

Récapitulatif en français et en anglais des actions de Martine Libertino en ex-Yougoslavie de janvier 1994 à décembre 1995.
Première Lettre ouverte aux dirigeants de l'ex-Yougoslavie du 17 février 1993 en français et en anglais
Deuxième lettre ouverte aux dirigeants de l'ex-Yougoslavie du  29 mars 1994 en français et en anglais
Analyse de Martine Libertino du conflit bosniaque et appel aux peuples de l'ex-Yougoslavie
Rapport sur les conditions de vie en Serbie envoyé aux ministères des Affaires étrangères, au Comité des sanctions, et aux Nations Unies
Demande de médicaments de Martine Libertino aux laboratoires en Suisse : Lettre ouverte aux coeurs sans frontière
Lettre de Martine Libertino à Vladimir Petrovsky, Directeur général des Nations Unies
Lettre du Docteur Dusan Scepanovic à Martine Libertino (serbo croate et anglais)
Lettre de remerciement en anglais de Vladimir Pavicevic, ambassadeur, à Martine Libertino
Appel aux Hommes de bonne volonté de Martine Libertino et voyage au Centre avec récolte. Courrier à l'ambassadeur
Réponse de Flavio Cotti, ministre des Affaires étrangères, 1994
Réponse du Haut-commissariat-aux-Réfugiés (HCR), 1994
Lettre ouverte à la Tribune de Genève, 1994
Lettre ouverte au journal L'Hebdo, 1995

photos du camp de réfugiés de pancevo

affiches de conférences

La mondialisation mènent-elle à la guerre ?, organisée par le Comité pour la paix en ex-Yougoslavie.
Le peuple serbe et la communauté internationale, exemple des aberrations émotionelles de notre société, organisée par l'Association Iris.

l'histoire de l'ex-yougoslavie

Extrait de La Yougoslavie sacrifée ou comment sacrifie-t-on les peuples sur l'autel de la raison d'état que Martine Libertino a écrit en 1995 pour conclure ses actions en ex-Yougloslavie :

..En 45 ans de vie sur terre, je n'ai jamais vu une guerre déchaîner autant de conflits, de haine, de parti-pris et d'émotions. Depuis quatre ans, les médias nous bombardent d'informations sans pour autant nous donner la clef du problème. Mais peut-on trouver la clef sans chercher à remettre en question le fondement-même de la vie et sans prendre conscience que l'être humain est plus précieux que les intérêts stratégiques, le pouvoir et la politique ?
L'histoire de l'ex-Yougoslavie est l'histoire d'un couple qui n'en finit pas de divorcer et qui se déchire parce qu'il refuse de se pardonner ses erreurs mutuelles. Dans le contexte des Balkans, la séparation est vécue par trois entités : les Serbes, les Croates et les Musulmans. Pourtant, le résultat est le même.
Quelle différence y a-t-il entre la déchirure d'un couple et celle d'un pays ? Une différence fondamentale. La déchirure d'un couple fait naître la souffrance de quelques personnes alors que la déchirure d'un pays fait exploser la guerre. Une guerre dure et difficile à comprendre parce que les enjeux sont multiples : enjeux stratégiques, politiques et économiques pour les grandes puissances, enjeux territoriaux, émotionnels et spirituels pour les trois parties en présence. Depuis trop longtemps, le monde slave et, en particulier ce pays, se nourrit d'émotions à ses dépends. Afin de trouver l'équilibre, il a besoin de se libérer de ce fonctionnement néfaste à son discernement et à son bonheur. Malheureusement, pour chacun des belligérants, il n'y a que deux solutions : soit la destruction totale soit l'acceptation de la vie de l'autre, de sa place au sein du groupe et de sa capacité de vivre avec son voisin en faisant la paix dignement et en prenant conscience que ce voisin est issu des mêmes origines. En conséquence, si la solution d'une séparation est la meilleure, elle ne peut se faire que dans la paix et dans la reconnaissance des erreurs passées. Tant que l'ombre de ce passé influencera les actes des Croates, des Serbes et des Musulmans, les accords ne seront pas durables car, au-delà des prises de positions en apparence raisonnables, se cacheront les fantômes de la haine et de la peur. Le résultat des alliances de la première et de la deuxième guerre mondiale nous montre bien que les problèmes n'ont pas été réglés pour autant..

chercher à mieux nous comprendre

..Aujourd'hui, les frontières s'ouvrent et les Hommes ont enfin la possibilité de se rencontrer, de se découvrir et de s'apprécier. L'ère à venir nous sortira du concept du nationalisme et du régionalisme à outrance. Elle nous demandera de chercher à mieux nous comprendre, de partager et de développer une capacité d'ouverture et de tolérance mais cette nouvelle philosophie mondiale exigera, pour l'ensemble des peuples, une certaine maturité spirituelle doublée d'une générosité de coeur qui n'en sont qu'à leurs premiers balbutiements. En fait, l'histoire de l'ex-Yougoslavie n'est que l'histoire de la terre mille fois répétée. Dans la communauté internationale, chacun s'insurge, se révolte, prend position. Et pourtant, dans notre vie de tous les jours, que faisons-nous de mieux ? Dans tous les pays, sur chaque parcelle de la terre, un homme bat encore sa femme, une femme trompe encore son mari, des parents traumatisent encore leurs enfants. Le viol et l'inceste existent toujours..

justice ou neutralité

..Dans le conflit yougoslave, la justice est représentée par les grandes puissances. Les médiateurs sont la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Russie et les Etats-Unis. Mais possèdent-ils cette neutralité, cette capacité de privilégier l'égalité de jugement avant les intérêts de pouvoir ?..
La société actuelle est encore influencée par les intérêts personnels et les enjeux économiques. La loi du plus fort fait toujours office d'équilibre. Le monde politique et les grandes puissances n'échappent pas à cette réalité. L'esprit de ce monde est-il assez sain pour qu'un pays puisse exercer le rôle de médiateur sans jouer un double jeu ? Les intérêts personnels vont toujours à l'encontre de la justice et du détachement. Pour les mêmes raisons, les intérêts politiques risquent de masquer les véritables besoins. A cause de cela, les solutions concrètes proposées ne sont ni durables ni efficaces car elles ne tiennent pas compte du vrai problème de fond. Elles ne changent pas fondamentalement le fonctionnement intérieur de ceux qui sont divisés. Alors, le désir d'aider entre en contradiction avec la raison d'état. Ces contradictions sont pourtant l'image du monde actuel. D'un côté, nous donnons l'arme pour abattre l'adversaire et de l'autre côté, nous punissons l'agresseur. L'illogisme et le manque de neutralité de ce comportement sont-ils capables d'aider ceux qui sont déjà esclaves de leurs émotions..

l'exemple du pardon

..Quant à nous, ne nous satisfaisons-nous pas des vérités de cette justice en refusant de prendre conscience d'une autre vérité qui est la suivante  ? : tous les conflits se résolvent grâce à l'écoute de l'autre, la confiance en soi et la capacité de lâcher-prise pour le bien de tous. Nous, observateurs des conflits des autres, dans notre quotidien, sommes-nous prêts à cela ? Sommes-nous susceptibles de changer notre manière de fonctionner avant de nous révolter à cause du comportement des autres ? Nous est-il possible de donner l'exemple du pardon et de la réconciliation ? Pouvons-nous aider des peuples à se réconcilier en nous jetant dans la bataille avec eux, en prenant position, en nous traitant de qualificatifs qui ne mènent qu'à la division et à la séparation dans notre propre vie ? Le regard neutre sur notre faiblesse, sur nos difficultés à calmer nos ardeurs et nos ressentiments nous demande de comprendre les ardeurs et les ressentiments des autres car, en nous comportant ainsi, nous ne les aidons pas. Nous attisons une querelle qui dure depuis des siècles et qui peut s'étendre à l'Europe entière si nous ne prenons garde aux erreurs irresponsables et irréparables de la déraison, de la désinformation et des émotions..

Photos de réfugiés sur la route

À qui profite la guerre

..Aucune guerre n'est justifiable et ceux qui la déclenchent, de près ou de loin, sont « tous » criminels. A cet égard, l'humanité entière est responsable. Tant que nous entretiendrons des armées,  nous ne vivrons pas en paix. Tant que nous construirons des armes, nous ne cesserons pas de nous battre. Tant que nous ferons des essais nucléaires, nous risquerons de nous détruire. Nous nous trouvons des excuses en invoquant l'autodéfense. Mais pourquoi devoir nous défendre ? De qui ? Nous faisons-nous si peu confiance que nous nous sentions toujours en danger ? A l'aube du vingt-et-unième siècle, sommes-nous encore confrontés aux mêmes peurs que nos ancêtres de la préhistoire ? A court terme, la guerre peut profiter à certains et il est possible de s'enrichir sur la souffrance des autres mais, à long terme, elle ne profite à personne. Ni au gagnant, ni au perdant. Matériellement, un pays consacrera de nombreuses années à se reconstruire mais, émotionnellement et spirituellement, le temps ne lavera pas forcément les salissures de son âme. Seules la compréhension du conflit et l'acceptation d'un changement intérieur radical aideront un peuple à se relever des séquelles de la guerre.
La douleur et la haine s'inscrivent dans l'inconscient collectif et demandent une déprogrammation longue et douloureuse. Les hommes politiques et les grands de ce monde devraient songer à ces conséquences émotionnelles avant d'agir et de prendre des décisions. Ils ont la responsabilité de milliers d'êtres qui n'ont ni leur culture, ni leur niveau de vie..

la raison d'état

..Derrière la raison d'état se cache souvent cette vérité : la raison d'état ne sert que ceux qui l'appliquent. Elle fait souffrir et détruit tous ceux qui la subissent. Au nom de cette raison d'état, on déclare la guerre à son voisin, on oblige son peuple à se battre, on tue, on viole et on bafoue la dignité humaine. La seule raison d'état valable est celle qui privilégie les liens fraternels et qui respecte l'intégrité humaine. En acceptant de construire des armes, un pays, même neutre, cautionne la guerre. En entraînant des armées, même pour se défendre, un pays apprend aux hommes à tuer. Malheureusement, il n'existe pas de guerre propre...
..Les Suisses, les Français, les Italiens ou d'autres peuples feraient-ils une guerre propre ? Un pays mis dans le contexte de la guerre transforme les Hommes, quels qu'ils soient, en bêtes sauvages. La pression de la peur, de la haine, de la propagande, la promiscuité, la manière de vivre en dehors de toutes normalités provoquent chez le soldat un comportement déséquilibré. Regardons la réalité actuelle des hommes qui se sont battus au Vietnam. Pour eux, la société est devenue un habit trop étriqué dans lequel ils n'arrivent plus à s'adapter. Dans le contexte de la guerre, l'Homme perd son discernement et son libre-arbitre. Il ne lui reste qu'à tuer pour se défendre, qu'à violer pour épanouir sa virilité et qu'à piller pour alimenter ses loisirs. Inconsciemment, il se laisse guider par les forces du mal parce qu'il n'a ni le choix, ni la possibilité de comprendre qu'il peut faire un choix. Il est alors trop tard pour crier à l'injustice. La vérité est là, devant nous. Tant que nous inventerons des instruments de guerre, tant que nous accepterons d'être enrôlés dans une armée, même en temps de paix, nous nous préparerons à la guerre, aux viols, aux pillages et aux massacres. Selon les circonstances de notre vie, nous sommes tous capables de basculer dans la haine. A force de vivre en société, nous faisons souvent l'erreur de penser que nous ne pouvons pas lutter contre la pression du nombre. Nous avons peur de refuser ce que d'autres acceptent et nous redoutons d'être rejetés ou d'avoir des ennuis. Malheureusement, ces pensées négatives alimentent la pression de ceux qui font le plus grand nombre. S
i nous écoutions notre coeur, nous verrions très souvent que d'autres personnes partagent nos opinions. Dans ces conditions, nos dirigeants n'auraient plus d'autres solutions que de se battre entre eux pour garder le pouvoir. Ce serait peut-être le premier pas vers une paix durable. Mais, pour cela, il faudrait accepter l'idée qu'il nous est possible de refuser de nous battre et que nous ne sommes pas les seuls à vouloir cette paix..

le bon et le méchant

..À ce stade de réflexion, se pose la question du bon et du méchant. En ex-Yougoslavie, la guerre est un exemple représentatif de cette schématisation simpliste : d'un côté se trouvent les bons, les victimes, et de l'autre les méchants, les bourreaux. Pourquoi avons-nous tant besoin de trouver un bouc émissaire ? Celui sur qui toute la faute va retomber. Celui qui est le réceptacle des forces du mal alors que l'autre, ou les autres, représentent la pureté de la blanche colombe. Parce que cette vision du bon et du mauvais nous rassure et rassure notre subconscient. Il y a au moins quelqu'un à qui attribuer notre colère, notre sentiment d'impuissance et d'incompréhension. Nous pouvons exorciser notre souffrance en la dirigeant sur le mauvais. Malheureusement, la vie trépidante de notre quotidien ne nous laisse pas le temps de nous documenter, de chercher les causes de ce mal. Nous voulons savoir, mais vite, car nos problèmes journaliers occupent notre temps et nos pensées. Il ne nous reste donc qu'à penser et à connaître la vérité par informations interposées. Ainsi, nous recevons et assimilons la majorité des informations sans pouvoir nous faire une opinion juste et neutre de la situation. C'est ainsi que nous reconnaissons « le » coupable, « le » mauvais. Il est la cause de tous ses maux et de ceux des autres. Ce jugement hâtif est dangereux car il risque d'engendrer une forme de racisme difficilement décelable au premier regard. Nous sommes de bonne foi et nous souffrons « à cause » de notre voisin ou « pour » notre voisin. Périodiquement, lorsque l'économie va mal ou que nous sommes touchés par les épreuves, nous cherchons un fautif : celui qui est plus méchant, celui qui vole notre travail, celui qui mange notre pain. Par contre, il nous est difficile de remettre en question notre manière de penser et de fonctionner. Ces erreurs nous conduisent à prendre en pitié (sans pour autant les aider) ceux que nous considérons comme les victimes et à rejeter (sans pour autant les changer) ceux que nous estimons être les bourreaux. Notre colère et notre sentiment d'injustice ne font qu'amplifier la haine dans laquelle se complaisent ceux qui se battent..
..Notre responsabilité commence dans l'éducation des enfants et dans notre manière de vivre le quotidien. Ce qui se passe en ex-Yougoslavie devrait nous servir de leçon et nous montrer le chemin qu'il nous reste à parcourir pour apprendre à nous aimer tous, indistinctement, sans préjugé, sans racisme et sans jugement. Les peuples de ce pays ont besoin de notre compassion, de notre discernement et de notre sagesse, non de nos émotions et de nos colères. Ils en ont assez des leurs. En prenant position pour l'un ou pour l'autre, nous ne faisons qu'attiser ce grand feu de haine qui anime cette partie du monde pourtant si proche de nous. Nous ne sommes pas meilleurs ni plus évolués qu'eux et, bien que cela ne nous mette pas définitivement à l'abri des erreurs..

Pour vos dons
ASSOCIATION DUCHAMPS-LIBERTIN0
Pour l’encouragement de la Sagesse et de la Paix dans le Monde
11, rue du Bourg-Dessus • 1248 Hermance
http://www.associationduchamps-libertino.org
association@duchamps-libertino.ch
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