de 1970 À 1980

Après les Beaux-Arts et sa formation de décoratrice dans le Midi de la France, Martine Libertino s'installe à Genève et crée, avec Gilbert Gendre, un atelier de décoration. Elle ouvre son atelier de tissage en 1975 à Carouge près de Genève. Pendant six ans, elle travaille sur quatre métiers à tisser et se spécialise dans la création de pièces uniques de tissus d'ameublement et de linges de maison.
En 1978, avec Gilbert Gendre, elle crée le "Salon des Artisans d'Art Professionnels".

De 1980 à 1982

Après cinq ans de créations et de développement dans le tissage, elle commence à éprouver une insatisfaction envers une technique qu'elle ressent comme une entrave à sa liberté. Pendant quelques mois, elle expérimente de nouvelles approches qui aboutissent  tout naturellement à la peinture abstraite.
Par ses premières oeuvres, Martine Libertino montrera son besoin incessant d'espace et sa sensibilité à la nature. Malgré l'abstraction de son travail, Le ciel et la mer l'inspireront régulièrement.
À la peinture gestuelle, elle associe sa vision du Monde en intégrant ses poëmes sur la toile. Ses textes témoignent déjà de sa préoccupation incessante pour la paix et le bonheur de l'Humanité.

Texte de sa première toile (1972)

Lorsque les armées cesseront de se battre
Il sera temps enfin de s'essayer à vivre
Sans peur du lendemain.

Lorsque les armées cesseront de se battre
Les canons se couvriront de fleurs
Et les bombes éclateront en bourgeons écarlates,
Particules vivaces de graines et de semences,
Colombes de la paix, début de renaissance.
Le blé poussera dru,
L'herbe montera haute,
Et l'univers vivra au rythme des moissons.
L'arbre s'accrochera de toutes ses racines
Au sol qui le nourrit pour nous offrir ses fruits.

Lorsque les armées cesseront de se battre,
Les enfants grandiront avec, au fond des yeux,
Cette chaude attention qu'on porte aux gens qu'on aime.
Leur ciel sera serein, leur enthousiasme fort,
Car, d'autres avant eux, auront semé les gènes
D'un amour fraternel, précepte de bonheur,
Et là, ils seront libres.

Lorsque les armées cesseront de se battre,
L'angoisse du futur enfin nous quittera.

De 1982 à 1985

En 1982, elle ouvre avec Gilbert Gendre la "Galerie Gendre-Libertino" dans la vieille-ville de Genève. La même année, elle change d'atelier et transporte toiles et pinceaux dans la "Maison Trémège", vieille bâtisse carougeoise transformée en "Maison des Artisans".

Exposition chez Peter Kammermann, 2008

Elle expose en permanence à la Galerie Gendre-Libertino et dans différentes galeries à Genève et à Bienne. Elle travaille de très grands formats et utilise l'acrylique qui répond à ses besoins d'exprimer en même temps la force et la transparence. Elle commence à s'intéresser aux petits formats et débute ses recherches sur le mélange des couleurs aboutissant à de multiples tons de gris. Ces deux changements la conduiront à produire une série de toiles "petits formats gris" qu'elle considérera comme des fenêtres sur l'intérieur de l'âme.

de 1985 À 1990

Sa recherche se poursuit dans l'utilisation de gazes et de toiles médicales. Elle réalise des panneaux de gaze pour Luis Callejo, propriétaire de la Galerie Calart à Genève ainsi que des petits formats de tissus sous-verres.
Elle commence à travailler sur papier Kraft et s'intéresse de plus en plus à des papiers précieux comme les papiers Japon. Elle se détourne de plus en plus de la toile et de l'acrylique dont elle juge  désormais le contact visuel et le toucher trop rudes. Elle crée ses premières calligraphies.

de 1990 À 1999

Très jeune, elle est attirée par l’Asie, mais surtout par la pureté et la perfection de l’art japonais qui  sera l'une des sources de son inspiration. Dans les années 1990, en même temps que son travail spirituel s'intensifie, elle éprouve encore le besoin d’épurer son travail et crée des toiles à partir de bleus et de blancs.

Dès 1999 jusqu'en 2009

Elle travaille désormais l'encre de Chine et expose ses premières  "Calligraphies noires et blanches" sous formes de multiples.

dès 2009

Martine Libertino s'exprime ainsi : Il me tient désormais à coeur de tisser un lien entre ma philosophie,  l'écriture, la peinture et mes images. Créer fait partie de ma vie et je ne peux combler mes besoins sans concilier mon amour pour le Monde et celui pour l'art et la beauté. Mon présent et les années à venir exigent que ce bonheur soit véritablement respecté.

Lors de sa dernière exposition de peinture, ce texte accompagne une série de toiles qu'elle nomme encore "Fenêtres sur graffitis" :
Pour qui regarde avec son coeur, les fenêtres de l'âme sont celles du savoir. Elles offrent à celui qui les contemple clarté et jugement, le laissent voir alors la réalité de ce qui, au fond de l'horizon ou devant lui, exprime par le geste, la parole ou le comportement ce qui ne se voit pas mais qui seulement se devine.

conclusion

La même motivation anime le travail de Martine Libertino car ses oeuvres comme sa philosophie découlent d'un même idéal : chercher, approfondir, aller au-delà des apparences afin de parvenir à l'essentiel et à la vérité dont les récompenses sont du domaine de l'amour et de la beauté.

 

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