Éduquer au bonheur

C’est parvenir à la sagesse et à la paix

Présentation de Martine Libertino pour l’Atelier régional de l’ADEA (association pour le développement de l'éducation en afrique) du pôle qualité inter-pays sur l’éducation pour la paix.
Mombassa, Kenya, du 14 au 16 septembre 2009

À TÉLÉCHARGER

Éduquer au bonheur pour parvenir à la sagesse et à la paix
Educating toward hapiness in order to achieve wisdom and peace
Power point : éducation pour la paix

Power point : peace education

Communiqué de presse de l'ADEA du 8 septembre 2009
Press release of the ADEA, september 8, 2009
Communiqué de presse de l'ADEA du 14 septembre 2009
Press release of the ADEA, september 14, 2009
Communiqué de presse de l'ADEA du 16 septembre 2009
Press release of the ADEA, september 16, 2009
Texte d'engagements pris par les ministres de l'éducation à la clôture de l'atelier régional
Communiqué signé par les délégations en français
Communiqué signé par les délégations en anglais
Revue de presse
Article sur internet :
Éducation pour la paix : Rôle positif et négatif du journaliste
 

Photos de l'atelier régional à mombasa

La véritable cause des conflits

Depuis que l’Homme existe, quelle que soit sa culture ou sa religion, son régime politique ou son système économique, de l’Orient à l’Occident et du Sud au Nord, il vit un conflit intérieur et permanent entre la voix de sa Conscience – elle seule connaît ses besoins et le guide vers son bonheur – et celle de son subconscient. En effet, ce dernier, façonné dès son enfance par les doutes, les craintes et le sentiment d’injustice, le conduit à faire des choix s’opposant à son épanouissement et à celui de son entourage. Ignorant ce danger et ignorant son pouvoir de modifier ces automatismes fonctionnels, il laisse alors ses programmations émotionnelles modeler les normes sociales qui entravent à leur tour l’équilibre des individus. Prenons quelques exemples représentatifs de ces dualités entraînant conflits familiaux, professionnels et sociaux, discrimination, racisme et, dans le pire des cas, hostilités entre pays et guerres civiles : l’habitude de méconnaître ses qualités et de se soumettre, de nier ses besoins et de confondre responsabilités et sacrifices, de taire ce que l’on ressent (intuition) ou éprouve (sentiments ou émotions) et laisser naître des malentendus instigateurs de colères et de conflits, de redouter sa force ou celle des autres en refusant de comprendre la différence entre détermination et agressivité, etc.

Au même titre qu’un individu, une société ou un peuple possède une “personnalité” répondant à des normes qualitatives et à des programmations émotionnelles précises et capables d’être définies, développées et intensifiées au cours de son histoire en fonction de son interprétation des évènements et des attitudes des pays interlocuteurs ou qui l’environnent. N’ayant pas conscience de ces risques, cette société ou ce pays les transmettra de génération en génération.

Comme référence, nous pouvons mettre en évidence l’une de ces programmations émotionnelles de la génération adulte au sein d’une grande partie des sociétés occidentales. Sa crainte d’imposer aux jeunes générations les souffrances d’une éducation trop restrictive l’incite à confondre respect de l’individu et laxisme et finit par rendre ses enfants égoïstes, indifférents et faibles, incapables de sens civique et d’une vision à long terme assurant le développement durable de leurs sociétés.

Certains pays en développement ainsi que ceux sortant de la guerre ou la subissant encore sont soumis à d’autres problèmes émotionnels les conduisant à se laisser opprimer ou à opprimer les autres. Cette situation produira un sentiment d’injustice et des souffrances débouchant sur une attitude défensive amenant un peuple victime à devenir à son tour un bourreau. La haine et le ressentiment entacheront alors les relations entre clans ou avec les États voisins et engendreront la répression et la peur.

Les consÉquences qui en dÉcoulent

Ignorant ou refusant cette réalité, les grandes puissances, les pays en développement, pays en conflits ou sortant de conflits en subiront de nombreuses conséquences négatives. D’une manière générale, ils souffriront d’un manque de clarté quant à leurs besoins et à ceux de l’humanité et risqueront de détruire leurs acquis culturels, économiques et spirituels en s’appuyant sur des valeurs trompeuses et chimériques.

Pour les grandes puissances

Les grandes puissances développeront une vision narcissique d’elles-mêmes donnant lieu à un sentiment de supériorité et de mépris vis-à-vis des autres cultures. Une assurance d’impunité, une exigence paternaliste sans respect des différences les conduiront à croire agir pour le bien des autres pays alors qu’elles les opprimeront et empêcheront leur indépendance matérielle et spirituelle. Elles seront craintes et inciteront leurs interlocuteurs à la dissimulation, à l’opportunisme, à la malhonnêteté et à la haine.

pour les pays en dÉveloppement

Les pays en développement éprouveront deux émotions contradictoires se manifestant par un sentiment de faiblesse et d’infériorité débouchant sur une révolte et une aversion envers l’attitude injuste de leurs voisins ou protectionniste et calculatrice de leurs partenaires économiques occidentaux. En état d’échec permanent, ils n’auront d’autres ressources que d’éprouver craintes et découragement pour leur avenir tout en cherchant à s’isoler ou à (re)prendre par la force une autonomie à laquelle ils ne seront pas préparés. Les apparences les inciteront également à considérer les pays dits nantis comme modèles. Richesse et pouvoir – choix égoïstes et illusoires – seront les seuls objectifs souhaités. Ils subiront alors mépris et manipulations des grandes puissances. Ces facteurs mettront en péril leur désir de paix et les exposeront à des épreuves telles qu’abus, affrontements, guerres civiles et problèmes économiques au sein de leur peuple.

pour les pays en conflits ou sortant de conflits

Les pays en conflits ou sortants de conflits en souffriront d’autant plus que leurs programmations émotionnelles – peurs et méfiance réciproques, sentiment d’isolement et d’incompréhension, désespoir et idéal déçu, mais surtout sentiments d’injustice et ressentiments – s’aggraveront et les conduiront de génération en génération à une impossibilité de pardon et de véritable reconstruction. La haine envers ceux qu’ils considéreront comme leurs ennemis et le refus de s’ouvrir avec confiance aux peuples qui les entourent les inciteront à se replier sur eux-mêmes.
Quant aux jeunes générations, les unes désabusées et méprisant l’innocence de la jeunesse, les autres en grand désarroi, se réfugieront dans le contrôle permanent de leurs sentiments en exprimant violence et mépris de la vie ou découragement et chagrin.

l’acceptation de cette réalité

En acceptant cette réalité et en s’engageant dans un travail de prise de conscience et d’ouverture sur les responsabilités d’une nation ou d’un individu, une société et ses élus développeront une clarté de jugement envers leurs besoins et ceux de leurs interlocuteurs, que ces derniers soient positifs ou négatifs. Ils exprimeront également sans crainte et sans ambiguïté ce qu’ils souhaitent et ce qu’ils ne peuvent tolérer tout en agissant conformément à leurs paroles. Ils sauront choisir des collaborateurs honnêtes, courageux et efficaces, ayant conscience de leur valeur, mais également de leurs responsabilités envers leur choix de servir une cause commune.
Ils éprouveront amour et compassion pour ceux dont ils ont la charge en cultivant la neutralité, la confiance et la détermination, toutes trois garantes de la justesse et de la réussite de leurs projets. Cet état d’esprit leur permettra de créer de nouvelles situations et d’attirer des partenaires conformes aux besoins de leur pays. L’équilibre matériel, culturel et spirituel qui en résultera permettra à chaque citoyen de se sentir important et digne au sein d’une société qui le reconnaît, le respecte et le considère comme partenaire.

Il est intéressant de constater que le refus de cette démarche nuira de la même manière à l’évolution des grandes puissances comme à celle des pays en développement, ou encore aux pays en conflits ou sortant de conflits ; même si les voies et les attitudes émotionnelles en sont différentes (les unes seront les victimes et les autres se comporteront en bourreaux).
À l’opposé, l’acceptation de cette prise de conscience conduira tous les pays et leur gouvernement à adhérer aux mêmes choix et aux mêmes attitudes indépendamment de leur politique économique ou de leur religion.
Cela leur permettra alors de partager une vision identique de l’Homme en pleine connaissance de ses pouvoirs et de ses responsabilités exigeant respect de soi et solidarité envers les autres, deux qualités indispensables à la croissance de notre société et à l’équilibre de la répartition des biens.

La résolution durable des conflits par l’éducation

Nous voyons que, quel que soit le contexte, la résolution durable des conflits est dépendante du travail éducatif à faire dès l’enfance afin que chaque individu soit capable d’en identifier les véritables causes – et non les symptômes– par l’analyse des programmations émotionnelles, aussi bien au niveau individuel que sociétal.
Elle exige également la pratique, au quotidien, de techniques de travail précises répondant aux besoins concrets de l’Homme fonctionnant dans une société. Elle offre enfin le véritable pardon fondé sur la suppression de la culpabilité, laissant la place à l’acceptation et à l’indulgence envers ses propres erreurs avec, bien entendu, la compréhension de ses responsabilités.

Ce travail éducatif doit impérativement profiter aux jeunes et aux adultes. Ces derniers y apprendront leur rôle de sages et de guides devant initier les générations futures par l’exemple, les conseils et la détermination à construire un Monde digne et meilleur. Ils inciteront également les jeunes à connaître leurs qualités et leurs dons, à détecter leurs difficultés sans éprouver ni doutes ni sentiments d’échec et à assimiler la différence entre la maîtrise – qui apporte assurance et sérénité – et le besoin de contrôle qui provoque peur et agressivité.

Démarche éducative

Quel que soit l’âge, la démarche d’éducation est basée sur les mêmes principes et les mêmes étapes. Elle exige cependant un enseignement et des paroles adaptées à chaque personnalité et à chaque situation. En voici les principes généraux :

  • Apprendre à décrypter les dons et les qualités de sa personnalité, à identifier et à accepter ses véritables besoins, à reconnaître ses peurs, ses doutes et ses colères.
  • Découvrir les sentiments qui émanent de la Conscience et dictent les meilleurs choix pour soi, face aux autres et à la société. Exemple : le besoin d’être heureux, d’être digne, d’être compris, de s’aimer, etc.
  • Accepter sans honte les programmations émotionnelles de peur et de colère du subconscient, nées de l’interprétation des évènements et de ce que l’on éprouve inconsciemment depuis sa naissance. Exemple : la sensation d’être incompris, la peur d’être négligé ou de perdre sa liberté, l’autopunition par manque d’amour, l’indifférence par égoïsme, opportunisme ou lâcheté, etc.
  • Accepter avec motivation de changer ses conventions et ses fonctionnements habituels en s’appuyant sur la réalité de son libre arbitre et de son pouvoir.
  • Apprendre à utiliser des techniques de travail conformes à chaque situation concernant un peuple ou un individu.
  • Faire preuve de volonté, de persévérance, de détermination et de patience en sachant que l’éducation d’un subconscient – individuel ou inconscient collectif – exige du temps et de l’expérience. Les difficultés et les obstacles inhérents aux changements d’une programmation émotionnelle sont naturels. Par contre, une programmation émotionnelle n’est qu’une habitude de fonctionner, en aucun cas une fatalité.
  • Enfin, éprouver reconnaissance, gratitude et fierté envers les résultats atteints grâce à son pouvoir et à son travail dans les différents domaines.

Dispositif de formation en Suisse pour les adultes

La Formation initiale de médiateurs en Suisse (connaissances de base avec techniques de travail) dure 9 jours. La majorité des personnes formées choisissent ensuite de poursuivre une formation continue de 4 jours par année qui peut se compléter par des retraites de (re)structuration ou de médiations entre parties adverses.
Program mediator training

Dispositif de formation à l'étranger pour les adultes

La formation de médiateurs pour la paix dans les pays en conflits ou sortant de conflits dure 9 jours mais le contenu s’adapte en fonction du contexte social et culturel ainsi que des besoins immédiats et futurs (voir projets-pilotes en RDC et en Afrique).
Introduction à la formation continue pour la paix

École d'éveil philosophique en Suisse pour les enfants

L’enseignement de l'École d'éveil philosophique est dispensé par des animateurs ayant suivi la Formation de médiateurs ainsi qu’un complément spécialisé de trois jours et un suivi tout au long de l’année.
En Suisse, les cours sont actuellement dispensés en dehors des structures scolaires à raison de deux heures par mois. Les enfants et les jeunes sont regroupés par classe d’âges : de 6 à 11 ans, de 12 à 15 ans et de 16 à 21 ans.
Introduction sur l'école d'éveil philosophique pour enfants et adolescents (de 6 à 21 ans)
Introduction to the philosophical awakening school for children and teenagers (6 to 21 years)

 

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